Chers Choristes,

Nous voici donc tous confinés, coupés les uns des autres, du moins physiquement, regrettant les moments passés ensemble, nourrissant l’espoir que le vilain virus qui nous emprisonne disparaisse bientôt de notre horizon et nous permette de nous retrouver, d’à nouveau chanter, d’à nouveau retrouver la joie avec Beethoven ! Peut-être certains d’entre vous broient-ils du noir, souffrent-ils de solitude ou vivent-il dans l’appréhension de contracter le mal sournois qui nous guette tous. Alors souvenez-vous de la vie de Beethoven, de ce grand compositeur qui, dès l’âge de trente ans n’a plus pu diriger (Fidelio) et bientôt entendre ses compositions, sinon en son for intérieur. Souvenez-vous qu’il a vécu un terrible isolement, une grande solitude. À quoi ce sont ajoutées des déconvenues sentimentales, l’ingratitude d’un neveu pour qui il s’est dévoué, l’indigence, quand il a été lâché par ses protecteurs, la maladie. Et c’est tout cela qu’il a surmonté en composant l’hymne à la joie. Pensez à lui, à ce qu’il a été, et vous trouverez en vous les ressources morales qui vous permettront de surmonter notre adversité passagère.

Cette adversité, cependant, nous sommes en mesure de la partager, d’échanger nos angoisses, de dissiper l’isolement, la solitude, de se conforter les uns les autres, les moyens modernes le permettent. Et si cela ne résout pas tout, cela fait tout de même du bien. Observez bien les propositions que nous vous faisons ci-dessous.

Et surtout, chers choristes, avant de nous quitter, n’oubliez pas de fredonner avec moi l’Hymne à la joie, qui est aussi un hymne d’espoir en une humanité meilleure, plus solidaire, plus respectueuse d’autrui et de notre environnement. N’est-ce pas là peut-être la lumière enfouie sous les ténèbres du corona virus ?

De chœur avec vous tous,

                                                                  Pour le comité, le président
Michel Rychner